1. Sur le plan mondial, les statistiques les plus récentes de l’IATA[1] sont présentées dans son dernier bulletin de février 2021.
  • Le graphique ci-dessus présente les indices (base 100 en janvier 2019) (i) des réservations faites par les passagers et (ii) des vols programmés par les compagnies ;
  • Le début d’année 2020 marque le recul brutal de ces deux indices en fonction de l’intensité de la crise de la Covid-19 dans le monde ;
  • Le creux a été enregistré en mai 2020 avec des taux de réduction moyens de l’ordre de -75% pour les réservations et de -65% pour la programmation des vols : une situation jamais vue depuis la deuxième guerre mondiale !
  • L’été et l’automne 2020 ont laissé croire à une reprise, mais…
  • Celle-ci fut de courte durée et se transforma rapidement en un palier qui demeura encore très loin d’un retour à la normal ;
  • Le premier trimestre 2021 indique quant à lui une « rechute » pour les deux indices, ce qui est très inquiétant ; la « reprise » réelle du trafic devrait se faire encore attendre plusieurs mois, même si tous les professionnels fondent de grands espoirs sur une reprise très significative du trafic passagers pour l’été 2021, bien que la pandémie soit toujours croissante sur le plan mondial.

[1] IATA : International Air Transport Association.


  1. Pour la France, les statistiques officielles et hospitalières relative à la Covid-19 permettent de dresser le constat suivant :
  • Le graphique ci-dessus présente les données hospitalières en matière de réanimation pour cause de covid-19 et pour toutes causes confondues ;
  • Nous venons de franchir le pic de la troisième vague le26 avril 2021, en espérant qu’il n’y aura pas de rebond cet été ;
  • Ce troisième pic est supérieur au second : ceci est inquiétant pour l’avenir car pour une pandémie classique, les vagues successives sont en général décroissantes ;
  • 50% des personnes en réanimation le sont pour covid-19 ;
  • Depuis novembre 2020 les capacités théoriques maximales en réanimation sont débordées ;
  • Compte tenu de la hauteur du 3ème pic, combien de mois faudra-t-il pour un retour en dessous de 5.000 lits en réanimation ?
  1. Toujours en France, il est intéressant de comparer l’évolution du cumul des décès à l’hôpital et celui des personnes « guéries ». 
  • Si l’allure de ces deux courbes apparaît similaire, il convient de considérer que l’échelle de gauche correspond aux personnes guéries et celle de droite au décès cumulés en milieux hospitaliers ;
  • On voit clairement les effets de la première vague, avec une montée brusque suivie d’un plateau ;
  • Par contre, les 2ème et 3ème vagues sont en fait ici « confondues » et sont représentées par une courbe en pente quasi constante ;
  • Cette caractéristique montre au moins trois choses :
    • Que la pandémie continue ses effets,
    • Quelle ne ralentit pas et
    • Que l’on ne peut déterminer une date pour sa fin ;
  • La régularité et la durée de cette courbe « en pente rapide » est vraiment inquiétante car elle perdure depuis le mois de décembre 2020 inclus ;
  • Semaine après semaine, nous continuerons donc de suivre les statistiques de la pandémie de Covid-19.
  1. Quelles conclusions peut-on tirer de ces constats sur l’évolution prévisible du tourisme ?
  • Quelles conclusions peut-on tirer de ces constats sur l’évolution prévisible du tourisme ?
  • La pandémie de Covid-19 ne semble pas prête à s’éteindre et elle devrait encore durer des mois, voire des années, sauf si les effets de la vaccination deviennent prédominants, et ceci quel que soit le nouveau variant amené à prédominer la pandémie ;
  • Cette crise conjoncturelle sans précédent pour l’ensemble des activités relevant du domaine touristique aura donc des conséquences profondes et durables pour nombre de ses activités ;
  • Toutefois, le tourisme a toujours montré ses capacités de résilience par le passé et nous osons conjecturer qu’il en sera de même à l’issue de cette crise :
  • Quels seront les principaux effets structurels, organisationnels et comportementaux qui permettrons « d’encaisser » ce choc historique, pour s’adapter aux nouvelles conditions et pour se préparer pour de futures crises à venir ?
  • Pour tenter de répondre à cette question, voyons quels sont les principaux paramètres de résilience en jeu :
    TRANSPORT AERIEN DE PASSAGERS : si pendant cette crise le trafic passagers s’est effondré d’environ 75% en moyenne, de 90% pour ADP, voire 100% pour certains aéroports, le trafic « fret » a pu compenser la quasi absence de trafic passagers et aujourd’hui le trafic fret est de l’ordre de 110% de celui d’avant crise ; toutefois, si le trafic fret est rentable pour les compagnies aériennes, il n’est pas une composante du tourisme ; les prévisions les plus optimistes des compagnies aériennes concernant le retour à la normale du trafic passagers se situent aujourd’hui entre juin 2024 et juin 2025 et ceci dépendra des conditions d’entrée dans les pays avec d’éventuelles quarantaines ; aujourd’hui, concrètement pour ADP, le trafic passagers de mars 2021 ne représente encore que 33% du trafic passagers de mars 2019 ; des évolutions structurelles concernant la flotte aérienne seront très importante avec des modification de taille d’aéronefs, de technologie et de carburant ; les plannings de vol et les réseaux de lignes seront également profondément et durablement affectés ; sans parle du sentiment de « honte à prendre l’avion » qui pourrait modifier la propension à prendre l’avion plutôt que le train par exemple…
    HEBERGEMENTS : les modes d’hébergement sont également impactés, tant dans leur nature que dans leur géographie ou leurs qualités ;
    RESTAURATION et BARS : les attentes sont très nombreuses pour une reprise rapide, énergique et généralisée de ces activités dans un horizon par trop lointain ;
    LOISIRS et ANIMATION : la fin des mesures de confinement devrait permettre une explosion de ces activités, en France notamment ;
    PRODUITS CULTURELS : les attentes sont très nombreuses.
  • Mais si une part importante de français a pu faire des économies et pourra dépenser « sans compter » lors de la reprise, beaucoup de ménages devraient rester hors de la reprise car les effets de la crise ont creusé les inégalités. Les futures « consommations touristiques » seront modifiées et une nouvelle économie touristique sera a quantifier avec de nouveaux paramètres non encore tous prévisibles, anticipables ou même mesurables.
    =>Les activités et la consommation touristique sont en train de se reconstruire sur des bases et avec des ratios nouveaux qu’il sera très intéressant de mesurer et de quantifier dans les mois et années à venir.