Cette nouvelle Lettre parait au cœur d’une saison d’été bien engagée mais toujours aussi ambivalente pour notre tourisme, mêlant de solides espoirs de relance grâce à la clientèle nationale et un timide retour de touristes européens et les effets ravageurs de l’inéluctable quatrième vague de la pandémie portée par la propagation du variant Delta, c’est déjà le cas en Métropole et surtout Outre-Mer, des Antilles à la Polynésie.

Une situation qui risque d’amplifier les effets délétères de plusieurs mois de « coma profond » de l’activité touristique. Des pans entiers de celle-ci ont été affectés : agences de voyages, hébergements, transports, événementiel, locations de voitures, musées et sites culturels et autres secteurs liés.

Parmi les effets les plus évidents de ce fort impact, ont été le recul spectaculaire du chiffre d’affaires comme le rappellent les graphiques présentés dans cette Lettre.    

Faut-il en conclure que réveil pérenne tant attendu de notre tourisme, ce « bout du tunnel » plusieurs fois espéré, mais périodiquement remis en cause devra être à nouveau et durablement différé ?

Ce tourisme français qui est passé en quelques années de l’ombre à la lumière, cet « invisible » de la balance des paiements est certes devenu plus visible et au moins formellement (re)connu.

Mais cet écosystème si paradoxal dont on a souligné tout à la fois le poids économique, la résilience et les excès, a alterné, alterne, risque donc d’alterner, au fil des saisons, des situations contrastées et toutes également préoccupantes de « surtourisme », de « soustourisme », voire de « sans tourisme » selon les destinations.

Pourtant ces fluctuations et le caractère très erratique des flux touristiques ne doivent pas masquer d’évidentes raisons d’espérer en l’avenir.

Les éléments existent pour une reprise durable et responsable  du tourisme français à partir d’échéances et d’un agenda désormais établis même s’ils demeurent encore fragiles.

A l’évidence, et au-delà des débats et aléas politico-juridiques, les progrès rapides de la vaccination et le dispositif de « Pass sanitaire » français et européen constituent, de ce point de vue, d’incontables atouts.

Le bilan très positif présenté par le Secrétaire d’Etat avant même la fin de la saison d’été est un élément encourageant à prendre en compte.

A ce sujet retour ou la persistance de l’engouement des français pour la « Destination France », se confirme même si les flux qui se redéployent prioritairement vers des séjours de proximité et les espaces naturels et ruraux, ne concernent pas encore significativement plusieurs destinations phares de Paris à la Côte d’Azur qui ont été très affectées par l’effondrement des flux internationaux de touristes.

Toutefois du « quoiqu’il en coûte » au « sur mesure » l’importance de l’effort public, Etat et collectivités territoriales, aura efficacement contribué à maintenir l’espoir au sein de la profession.

Prudente et progressive une relance des flux touristiques européens et internationaux apparaît envisageable.

Il existe aussi un contexte favorable et de réelles perspectives de (re)naissance d’un tourisme plus intelligent et responsable sous la réserve d’une prise de conscience (qui existe et se diffuse) et d’un engagement effectif et actif (à confirmer) des nombreuses parties prenantes concernées dans le cadre de partenariats opérationnels et fructueux en termes de valeurs bien au-delà de la seule croissance économique et financière qui s’amorce.

Notre Cercle en accepte l’augure : il travaille à « voir le tourisme en grand » et contribuer à mieux faire connaître et reconnaître ce phénomène dans ses multiples dimensions, enjeux et interactions, en associant performance et éthique.

Ces préalables nous paraissent nécessaires pour relever le nouveau défi de concrétiser et surtout de pérenniser ce « tourisme d’après » qui suscite beaucoup d’espoirs et fait couler beaucoup d’encre autour du concept très tendance de « slow tourisme ».

Culture, mémoire, patrimoine, économie, crise, recherche, partenariats constituent le large éventail de thèmes et rubriques et bien sûr d’articles de ce nouveau numéro de la « Lettre du Cercle STENDHAL » dont l’accès aux articles et le caractère participatif ont été sensiblement améliorés et facilités.

Bonne lecture où que vous soyez !

Jean-Pierre Martinetti

Président du Cercle STENDHAL